YouTube se lance dans le streaming musical : les artistes grands perdants

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LE PLUS. Le leader de l'hébergement de vidéos sur internet se met au streaming musical. Entendez par là que YouTube va proposer une offre payante pour écouter de la musique via son site. Quels enjeux pour les artistes, alors que le streaming est en pleine croissance ? Quid de la rémunération ? On en parle avec Frédéric Neff, consultant spécialisé dans la musique et le numérique.

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YouTube pourrait rejoindre Spotify et Deezer sur le marché du streaming. Suivis par Apple ? (L.WEE/SIPA).
, c’est en tout cas ce que croit savoir le magazine "Fortune". Personnellement, j’y vois aujourd’hui deux intérêts.
Premièrement, le lancement d’une offre freemium (qui combine des contenus à la fois gratuits et payants), qui permettrait de monétiser davantage la recherche la plus fréquemment effectuée sur YouTube, celle de la musique. C’est d’ailleurs tout à fait dans la lignée de ce que fait déjà le site avec des chaînes de télévision payantes.
Streaming, le nouveau filon
Ensuite, et ça pourrait paraître paradoxal, YouTube est déjà le premier site de streaming musical au monde. Lancer une offre freemium permettrait de se débarrasser des concurrents européens que sont Spotify et Deezer. C’est d’autant moins surprenant que des rumeurs disent déjà … Auquel cas, Google est obligé d’être présent sur le marché.
Actuellement, les vidéos musicales . Sa règle de base : accepter tous les contenus postés (même par des particuliers), négocier une monétisation ou supprimer les contenus en question par la suite, à la demande des ayants droits. Une sorte de , on retire le contenu que sur demande des ayants droits. Le fait est que YouTube se retrouve aujourd’hui avec un catalogue énorme et complètement difforme puisque tout le monde peut y ajouter des éléments. La ressource est donc immense… Reste à savoir l'identifier et la valoriser.
Imbroglio de droits
Néanmoins un tel lancement va générer un certain nombre d’usines à gaz juridiques. Prenons un exemple. Taratata, un duo inédit entre deux artistes sur deux labels différents pour une prestation live. À qui reviennent les droits ? Aux artistes ? Aux labels des deux artistes ? Au producteur qui a permis la diffusion de l’émission ? À la chaîne de télévision qui a capté le duo et réalisé la mise en ligne ? On n’est pas sortis. Il y a ici clairement un problème d’anticipation de droits, entre la part image et la part audio..
Autre problème, la qualité sonore. Souvent inégale et bien en deça de la concurrence, la grosse base de données YouTube pourrait ne pas être à la hauteur de ses concurrents européens.
Les artistes vaches à lait
De leur côté, les artistes sont nécessairement les grands perdants de ce genre d’initiative. On dit que le streaming paie peu et que les revenus qui s’en dégagent sont faibles parce qu’on fait de mauvaises comparaisons. Toujours est-il que le volume du streaming augmente… et que c’est aujourd’hui une des premières sources de revenus numériques des labels. Des chiffres qui méritent un bémol. Spotify est en pleine croissance et connait un succès dans le monde mais .
Là où cela pose problème pour les artistes, c’est qu’il y a un énorme manque de transparence. Quand on voit que le différentiel de coût des publicités affichées en tête d’une même vidéo peut aller de 1 à 2,6 millions d’euros (soit 10 chiffres après la virgule !) , l’artiste peut légitimement se poser la question d’un éventuel manque à gagner. Son contenu sert de prétexte, comme une vache à lait. Pour régler ça, on pourrait passer par une gestion collective, comme cela existe déjà à la radio… mais c’est loin d’être fait.
Propos recueillis par .
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